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Agora s’implique dans le choix des Cive

Alors que les projets de méthanisation se multiplient dans l’Oise, Agora a décidé d’accompagner les agriculteurs dans l’étude des cultures intermédiaires à vocation énergétique.

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«Certains de nos adhérents ont déjà investi dans un méthaniseur et beaucoup de projets sont en cours, note Luc Vandeputte, responsable agronomique d’Agora. Une cinquantaine d’installations devraient voir le jour dans les deux à trois ans dans l’Oise. Nous avons déjà reçu 28 lettres d’intention de la part de nos adhérents. Les agriculteurs nous questionnent sur les cultures à mettre en place pour alimenter leur méthaniseur et sur les aspects agronomiques de leur conduite. » C’est ce qui a poussé la coop de l’Oise et du Val-d’Oise à s’intéresser aux Cive, cultures intermédiaires à vocation énergétique. « Dans ce domaine, il existe peu de références, tout est à découvrir. Nos essais portent sur les deux types de Cive, d’hiver et de printemps. »

Trois cultures en deux ans

Luc Vandeputte travaille un nombre important d’espèces. En Cive d’hiver, il a implanté du seigle, du blé tendre ou encore de l’orge, en hybride et lignée, du triticale, de l’avoine… et même des variétés d’orge brassicole. « Nous avons aussi semé des méteils, comme les mélanges de seigle et de vesce, ainsi que des mélanges triples, quadruples, en intégrant toujours des légumineuses, pois fourrager, féveroles, etc. » En Cive de printemps, il s’est plutôt orienté vers le maïs, le sorgho, le méteil, et des mélanges multi-espèces qui intègrent par exemple du tournesol. « L’objectif est de conduire trois cultures sur deux ans. C’est possible car les Cive sont récoltées tôt, à un stade immature, ce qui permet de réimplanter une nouvelle culture juste derrière. Nous cherchons aussi à identifier les espèces et les mélanges qui vont permettre de dégager le plus gros volume de production dans nos conditions agroclimatiques, car force est de constater qu’il existe une variabilité très importante entre parcelles. »

Affiner le désherbage

Le désherbage soulève aussi des questions. « Nous testons les réductions de dose d’herbicides, ajoute Luc Vandeputte. Si le salissement est faible à l’automne, la parcelle n’est pas désherbée. La flore adventice peut être différente d’une culture classique. Dans le maïs semé tard en dérobé, par exemple, nous avons plus de dicotylédones estivales que de graminées. » Agora joue aussi sur la précocité du maïs, avec en première culture des variétés des groupes G1 et G2, et en dérobé, semé vers le 15-20 mai, des hybrides d’indice 240, semé en juin, des indices 180-200.

De la même façon, la fertilisation est affinée. « Nous testons trois niveaux de conduite, 100 unités d’azote, 40 en moins et 40 en plus. » La coop teste aussi le pouvoir méthanogène des différentes espèces (lire encadré). « C’est important, mais nous nous sommes aussi rendu compte que le rendement passait avant, reconnaît Luc Vandeputte. La différence de pouvoir méthanogène pèse moins dans le rendement final sorti méthaniseur. Ce qui compte avant tout pour alimenter un méthaniseur, c’est le volume de production à l’hectare. »

Blandine Cailliez

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